Les énergies renouvelables aux Pays-Bas

La cession fin avril 2019 par Engie de ses centrales à charbon aux Pays-Bas et en Allemagne au fonds Riverstone Holdings LLC. est un nouveau pas marquant pour l'énergéticien français vers le choix des énergies renouvelables. ENGIE privilégie nettement la fourniture d'électricité propre, dont il est le leader incontesté en France. A ce sujet, les Pays-bas, marché important pour Engie, restent une référence en Europe pour les énergies renouvelables.

Les Néerlendais et les énergies renouvelables : une histoire ancienne

Les Néerlandais sont un peuple qui a su utiliser les énergies renouvelables pour grandir, depuis des siècles, leur territoire s'est agrandi pour gagner de la surface sur la mer.

Statue d'Hans Brinker

Dans le petit village de Spaardam, sur la côte de la mer du Nord balayée par les vents, on peut voir un monument qui représente un jeune garçon bouchant de son doigt un trou dans une digue. L'attention de l'enfant avait été alertée par un filet d'eau coulant sur la pente. Il n'ignorait pas qu'une ouverture, même minuscule, risquait de s'agrandir, de devenir une brèche par laquelle le flot ne tarderait pas à s'engouffrer pour noyer la région. Sans doute l'enfant aurait-il pu courir pour donner l'alerte, mais il savait que le fait d'abandonner son poste, même pour quelques instants, suffirait à provoquer la catastrophe. Des heures passèrent avant que son absence fût remarquée par sa famille. Ces heures pendant lesquelles il tint bon, maintenant son bras immobile dans une position incommode qui lui causait une fatigue presque insupportable. Lorsque les secours arrivèrent enfin, l'héroïque garçon savait qu'il avait sauvé de la destruction, par sa ténacité et son courage, beaucoup de vies humaines, des troupeaux et des récoltes. Il s'agit là d'une légende contée par le pasteur Weem dans Hans Brinker ou les Patins d'argent.

Le miracle néerlandais de la conquête de territoires sur la mer

Les Néerlandais ne croient pas à la véracité de cette belle et touchante histoire. Ils sourient même en l'évoquant. S'ils ont élevé ce monument, c'est parce que le combat du petit garçon contre la mer symbolise à leurs yeux la bataille permanente livrée par eux à l'eau, à la fois la meilleure amie et la pire ennemie de leur pays. Les Néerlandais, depuis bientôt deux siècles, ont eu le temps de le constater. Un vieux dicton résume leur incessant combat : la lutte contre l'eau. Dans l'ancien temps, l'entretien des digues constituait une servitude pour tous les riverains. Ceux qui ne s'acquittaient pas de ces travaux d'entretien étaient frappés de peines sévères. En cas de danger grave, de menace de rupture des digues, le tocsin appelait tous les paysans des alentours à collaborer à la réfection de la digue. Plus tard, l'entretien des digues fut confié à des spécialistes. Voilà pourquoi les régions qui étaient autrefois marécages ou tourbières figurent aujourd'hui sur la carte comme des terres qui ne les différencient pas des autres. Aujourd'hui, presque toute l'eau a été refoulée dans le lit des rivières, dans les lacs ou les canaux.